La dysmorphophobie
- Véra Cavaciuti
- 27 févr.
- 2 min de lecture
Les mots ont un pouvoir immense. Ils sculptent notre perception de nous-mêmes et du monde qui nous entoure. Parmi eux, certains sont chargés d’un poids émotionnel considérable, et la dysmorphophobie en fait partie. Ce terme, bien que peu connu du grand public, résonne profondément chez de nombreuses personnes.
Comprendre la dysmorphophobie
La dysmorphophobie, ou trouble dysmorphique corporel (TDC), est une perception altérée de son apparence physique. Ceux qui en souffrent se focalisent sur des défauts qu’ils perçoivent, souvent inexistants ou exagérés, et cela peut impacter leur quotidien de manière significative. Ce regard critique et déformé sur soi-même peut mener à un mal-être profond, à l’évitement social, voire à des troubles anxieux ou dépressifs.
Dans un monde où l’image est omniprésente, la dysmorphophobie trouve un terrain fertile. Les standards de beauté inatteignables, véhiculés par les réseaux sociaux et les médias, renforcent cette insatisfaction corporelle. On ne se voit plus tel que l’on est, mais tel que l’on pense devoir être.
La photographie, un miroir bienveillant
En tant que photographe, j’ai souvent été témoin de ce rapport difficile au corps. Nombreuses sont les personnes qui entrent dans mon studio avec des doutes, des complexes ancrés depuis des années. Leur reflet dans le miroir leur semble étranger, imparfait, indigne d’être mis en lumière.
Mais la photographie a ce pouvoir de révélation. Elle ne triche pas, elle raconte. Dans mes séances, j’aime jouer avec la lumière, les angles, les postures pour sublimer sans artifices, pour montrer à chaque femme, à chaque future maman, qu’elle est belle dans son unicité. Ce n’est pas une question de conformité à une norme, mais de mise en valeur de ce qui fait notre essence.
Se réconcilier avec son image
Apprendre à s’aimer demande du temps, et parfois un regard extérieur bienveillant peut faire la différence. Lorsqu’une personne découvre ses portraits, il y a souvent un moment de silence, suivi d’un regard surpris : "C’est vraiment moi ?". Ce déclic, cette prise de conscience que l’on peut être beau sans se transformer, est une petite victoire contre la dysmorphophobie.
Si ces mots résonnent en vous, sachez que vous n’êtes pas seul(e). Votre image ne se résume pas à une imperfection perçue, et parfois, il suffit d’un regard différent pour commencer à voir la beauté là où l’on ne la voyait plus.
Et vous, quel est votre rapport à votre reflet ?
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